Monday, August 28, 2006

Syndrôme de kalmann, une drôle d'émission

Ce soir la Télévision Suisse Romande 2 a diffusé un reportage sur une personne vivant avec un syndrôme de Kallmann.

L'émission est présentée à l'URL suivante, et elle est présentée comme suit:

"Mâle, 33 ans, à la recherche de puberté, réalisé par Todd Austin, lundi 28 août 2006

Diffusion Lundi 28 août à 20h40, sur TSR2Le docteur Lawrence Koomson n'est pas un homme comme les autres.

Agé de 33 ans, il n'a toujours pas eu sa puberté. Pas de poils de barbe, pas d'acné, pas d'émotions sexuelles... Il est temps que ça change!

Le docteur Lawrence Koomson n'est pas un homme comme les autres. Agé de 33 ans, il n'a toujours pas eu sa puberté. Pas de poils de barbe, pas d'acné, pas d'émotions sexuelles... Il est temps que ça change! Lawrence entame alors un traitement et se fait injecter une dose massive de testostérone. Très vite, des changements spectaculaires interviennent, captés par la caméra de la réalisatrice à laquelle le «nouvel homme» a accepté de livrer son témoignage. Un film émouvant, drôle, piquant et surprenant, qui permet de découvrir autrement les tourments de l'adolescence masculine."

le moins que l'on puisse dire est que cette émission me laisse un arrière goût plutôt étrange.

Pour commencer, le reportage ne dit presque rien de ce qu'est ce syndrôme de Kallmann. On sait juste que le sujet de ce reportage n'a pas eu de puberté et qu'il lui faut à tout prix un traitement à la testostérone pour réétablir la situation. Au passage, on parlera, bien sûr, d'une maladie. Mais pas un mot sur l'intersexualité, le lien qu'il pourrait y avoir, ou non, ni pourquoi.

Ensuite on nous présente le sujet comme volontaire et consentant. Il n'y a pas de doute qu'on a affaire à un médecin de 33 ans. Si lui ne sait pas ce dont il retourne et si son consentement n'est pas informé, quel consentement peut l'être?

Mais une brève recherche Internet sur ce "syndrôme de Kallmann" me montre que ca n'est pas nécessairement si simple. La littérature n'es pas hyper abondante et le moins que l'on puisse dire est que (1) elle est hyper technique et (2) que tout est fait pour présenter une maladie, un syndrôme qu'il faut bien sûr traiter. Et, là encore, pas un mot de l'intersexualité. La référence suivante est un bon exemple de ce que j'ai trouvé.

le problème suivant est que, si, au début du reportage la personne est très timide et qu'elle vit une vie retirée au début du reportage, elle semble aussi paisible et ajustée. Au fur et à mesure du traitement, on voit cette personne devenir de plus en plus sociale, mais aussi de plus en plus excitée, instable et avoir un comportement qui ne semble plus si ajusté que ca. Tout cela nous est présenté comme la "puberté tant attendue". N'étant pas FTM, je ne peux pas juger, mais je ne peux m'empêcher de me souvenir que les FtM que j'ai rencontrés (tant pré-op que post-op) étaient considérablement plus posés et plus calmes que la personne qu'on nous présente.

En fin de compte, mon doute est le suivant: dans quelle mesure est-ce que la personne qu'on nous présente est vraiment en train de suivre un désir profond ou est-ce qu'elle répond à une pression (sociale, culturelle, familiale) qui la pousse à se conformer à un schéma? Je ne peux, bien sûr, pas répondre à sa place, mais cette émission me laisse un doute, le sentiment de quelque chose de pas ajusté dans ce qu'on nous montre comme quelque chose de tellement heureux.

Je trouve aussi très bizzare, mais très symptomatique, que la question de la nature de cette différence et que la question de l'intersexualité soit totalement éludée par ce reportage.

OII - Suisse

Sunday, August 27, 2006

Se découvrir intersexué-e

Texte rédigé dans le cadre de la création de la nouvelle brochure des associations LGBTI de suisses romandes et destinées aux personnes de 16 à 24 ans en recherche de leur identité.

Nous vivons dans une culture qui est obsédée par la détermination du sexe des enfants. Il n’est pas rare que des parents fassent des échographies d’abord pour savoir si leur enfant sera un garçon ou une fille. La plupart du temps, ces derniers n’imaginent pas qu’ils puissent recevoir une autre réponse. Mais cela se produit. Un peu moins de deux pour cent des enfants qui naissent ont un corps qui ne correspond pas aux stéréotypes "fille" ou "garçon" que la société a défini [1]. On dit de ces enfants qu’ils sont intersexués. Avoir un corps qui ne correspond pas aux stéréotypes habituels n’est donc pas si rare que ça.

Pour lire la suite :
http://www.vrais-visages.net/spip.php?article70

Saturday, August 26, 2006

OII - Suisse Romande


Contact: Marie-Noëlle Baechler
Courriel: marie-noelle@vrais-visages.net


Marie-Noëlle Baechler a 43 ans et elle vit en Suisse, sur le bord du lac Léman. Elle s'est toujours intéressée aux sciences, en particulier à l'histoire de la vie, à la découverte de l'univers. Elle est devenue ingénieure plus par hasard que par vocation. Elle a surtout été confrontée à sa propre différence, aux conséquences de la maltraitance et de la violence qu'elle a subie et à la difficulté de s'en libérer, ce qui lui a pris des décennies.

La longue lutte qui lui a été nécessaire pour y arriver l'a confrontée à plusieurs approches psychologiques, à l'ouverture parfois très limitée des thérapeutes face à des personnes vraiment différentes des autres et elle a du trouver son propre chemin tant dans son labyrinthe intérieur que dans la profusion des personnes aidantes et des approches qui existent.

Active depuis quelques années dans une association locale de femmes homosexuelles, elle a eu l'occasion de rencontrer nombre de personnes qui sortent des normes traditionnelles en matière de genre et cette expérience l'a beaucoup enrichie.

Ayant entendu l'appel à l'aide de personnes francophones, elle s'est mise à traduire dans la langue de Molière le site de Lynn Conway (http://ai.eecs.umich.edu/people/conway/conway.html), l'un des plus importants au monde en matière de transsexualité. C'est également Lynn qui l'a mise en contact avec Curtis Hinkle, ce qui lui a permis de découvrir les personnes intersexuées, leur propre unicité, leur difficulté à faire entendre leur propre voix et à se faire aider, quand elles en ont besoin, d'une manière qui soit vraiment respectueuses d'elles. Elle a alors pu mettre ses capacités de traductrice à la disposition de l'OII.

Suite à une publication d'un média de Suisse Romande qui était particulièrement peu respectueuse des personnes transsexuelles, elle a également créé un site "vrais visages" (http://www.vrais-visages.net) destinés d'une part à aider les personnes qui sont en recherche d'elles-mêmes à se trouver et d'autre part à expliquer aux thérapeutes de toutes écoles ce que c'est que d'être gay, lesbienne, bisexuel-le, transsexuel-le, transgenre et/ou intersexué-e et quels sont les besoins en matière de relation d'aide des personnes qui se retrouvent dans ces adjectifs.

Ayant fait l'expérience d'être aidante au moins pour certaines personnes, elle s'est engagée dans une formation de praticienne en relation d'aide selon l'approche de Carl Rogers, formation donnée par la société Suisse de Psychothérapie et d'approche centrée sur la personne (SPCP). Cette formation lui paraissait particulièrement appropriée pour fournir une écoute et une aide respectueuse des personnes, jusque dans leur propre différence.

Plus que la militance, ce qui lui importe c'est d'écouter les autres en profondeur, de pouvoir décrire et synthétiser leur expérience fidèlement et d'aider chacun-e à trouver son vrai visage et son propre chemin, jusque et y compris en ce qui concerne l'accueil de sa propre différence comme une richesse et une source de vie.

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